mercredi 17 juin 2009

la beauté du révolté

Je me rends compte que, dans ma vie, je n'ai été attirée que par les hommes qui gardaient en eux une tempétueuse envie de changer les choses, qui n'avaient pas abdiqué, qui refuseraient encore et toujours "l'état des choses". Parmi eux, ceux qui m'ont le plus touchée, sont ceux qui étaient assez intelligents pour constater leur impuissance, mais qui la transformaient en une mélancolie créatrice. J'aurais rêvé pouvoir les rendre heureux durablement, je voulais combler de douceur cet abîme insodable qu'ils semblent abriter en eux, mais j'étais moi-même probablement trop proche d'eux. Le plus sombre d'entre eux, et le plus doux également, est revenu me voir, tout récemment, après près de 10 ans. C'était un bonheur, de ceux que la conscience tragique du monde rend plus intenses.

Je me suis parfois distraite avec certains exemplaires de la vaste race de ceux qui ont capitulé. Je ne pouvais me retenir, après peu de temps, de les mépriser et de leur faire payer leur petitesse. D'ailleurs, ils ne comprenaient même pas, à quoi bon s'en faire ?

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