lundi 6 juillet 2009

RF

Un journaliste à Roger Federer: "Etes-vous fier d'être le numéro 1 mondial?"

C'est confondant de bêtise, un journaliste.

jeudi 2 juillet 2009

Le blogueur malade

Quand survient le sujet dont tout le monde parle, le blogueur, sentant que les flots du trafic passent à côté de son nombril, éprouve le besoin irrépressible de se refaire centre de tout. L’événement doit repasser par son moi haïssable. Nous pardonnons au blogueur ce réflexe, car nous sommes tous haïssables pour des raisons similaires, mais à des degrés divers.

Donc, survient l’événement dont tout le monde parle. Trois réactions, trois degrés de maladie :

1. Le blogueur n’écrit rien. Pour lui, le pronostic de rémission est bon. Il sait vivre décentré, il a un bon rapport aux autres, il peut comprendre que l’autre vive sans menacer sa propre existence, il a une décente maîtrise de ses pulsions, et surtout il a une confiance suffisante dans ses capacités à séduire par ses qualités propres.

2. Le blogueur écrit sur le sujet. Il n’a pu résister : il n’a rien à dire, mais il le dit avec aplomb. Dans la vaste curée narcissique, il lui faut son petit morceau. Je ne suis rien, mais ce rien c’est moi, et c’est ça qui est important. Pronostic de rémission pessimiste, mais tout espoir n’est pas perdu. Une prise de conscience de son rapport à soi et aux autres pourrait lui ouvrir les yeux sur sa condition.

3. Le blogueur écrit qu’il n’écrira pas sur le sujet. Ici, le pronostic est franchement désespéré. Son petit message sibyllin signifie : ce silence olympien dans lequel je me drape, pour me démarquer du bruit du vulgaire, est lourd de tout ce que j’aurais à dire d’intelligent sur le sujet. Je me tais avec dignité, mais il faut absolument que tout le monde sache que je me tais. Je sais combien il serait ridicule que je parlasse, et combien cela me ramènerait au niveau de la tourbe populaire, mais de grâce, songez à quel point la sensation de mon silence est en soi signifiante, et ce qu’elle dénote de la hauteur de mes vues. Ce type est très malade ; en outre, au-delà de sa pathologie, on peut être sûr qu’il n’y a pas de pensée au-delà de ce qu’il écrit. Ce qui est vraiment, vraiment très grave.

Hegel et les vaches

Je connaissais « la nuit tous les chats sont gris », mais Hegel préférait la version indienne : « L’absolu : dans la nuit toutes les vaches sont noires » (repris dans la Phénoménologie de l’esprit, Préface).