mardi 24 mars 2009

Le chas de l'aiguille

J'ai entendu aujourd'hui qu'une recherche montre que les très grosses fortunes donnent moins, en proportion de leur revenu, que ceux qui gagnent modestement leur vie. J'ai oublié le chiffre exact, donc je préfère ne pas inventer.

Heureusement, il y a la télévision pour faire oublier.

mardi 17 mars 2009

La onzième plaie

De toutes les plaies qui peuvent s'abattre sur l'humanité, la pire est cette race de personnes qui n'ont pas les moyens de leur ambition, et qui ont encore moins la modestie et la lucidité pour s'en rendre compte, et qui n'ont a fortiori pas la pudeur de ne pas imposer leur médiocrité à leur prochain, ce brave prochain qui ne demandait qu'à l'aimer et le respecter.

J'ai lu, par devoir, tous les mots de cette thèse ennuyeuse, poussive, sans le moindre intérêt, et qui ne conclut rien. Mal pensée, mal structurée, dans un style empêtré par une volonté de briller qui devient insupportable après le premier paragraphe. Tout est redondant, approximatif, et surtout, surtout, fichtrement narcissique. L'auteur s'aime tellement quand il croit penser que ses topoi de modestie deviennent des hurlements impudiques d'auto-jouissance intellectuelle. Tu t'aimes tellement, coco, que tu ne vas chercher que ta propre pensée dans celle de ceux que tu analyses. Tu lacères ainsi ceux que tu crois aimer. Et surtout tu as fait de ma longue et pénible lecture une expérience de la haine, qui s'est accrue patiemment ligne après ligne. Ta logorrhée se résume ainsi à une thèse forte, incontestable, concrète : je te hais, pleinement, définitivement. Tu as pendant des heures parasité mon esprit, empoisonné mon coeur, usé mes nerfs, tu m'as menée à bout, tu m'as forcée à marcher sur ta voie sans issue, à écouter ton chant criard, et éprouver tes passions repoussantes, à deviner tes maladies et tes obsessions derrière tes pensées fixes. Tu parlais de philo, de théo, de littérature et de sciences, et tu exposais en même temps, inconsciemment mais indécemment, ton propre rapport déviant à ton père. Et c'est bien la dernière chose que je voulais savoir.

Demain tu viendras écouter mes commentaires, j'aurai à peine dormi, et je sais que tu voudrais quêter de la reconnaissance, de l'admiration, de l'amour, je ne sais quoi encore. Comment pourrai-je seulement masquer ma haine ? Une haine d'autant plus forte que je me hais moi-même de devoir m'exposer à cette vanité, et de n'avoir pas osé t'envoyer cette merde à la gueule et te disant de retourner à tes baguettes et à tes disciplines en laissant la pensée libre à d'autres.

lundi 9 mars 2009

Bonne fête

Hier c'était la fête du droit des femmes, aujourd'hui c'est l'anniversaire du prophète Mahomet.

Allez les blogueuses et blogueurs, j'attends de lire vos papiers sur le sujet.

samedi 7 mars 2009

Une définition du roman

J'ai capté dans une émission sur Céline la définition du roman comme "jurisprudence de l'humain".

Je ne me souviens pas avoir lu une telle caractérisation, mais je l'aime bien.

PPDA, toujours

L’ex grand Manitou du journal télévisé français vient de sortir une anthologie de la poésie française au titre niais d’ « Et puis voici des fleurs ». Avouez que ce n’est pas très compliqué d’écrire une anthologie de la poésie française. Heureusement, car le personnage ne connaît de la culture que la patine mondaine.

Je le voyais tout à l’heure dans une émission grand public de la télévision française – notez que la télévision ne sait pas inviter un vrai écrivain, mais seulement un homme médiatique qui se pique de littérature. On lui montrait des portraits de poètes qu’il édite, incapable d’en reconnaître ne serait-ce qu'un sur trois ! On lui cite un poète qu’il a choisi, édité, cette fleur du bouquet qu’il nous vend – incapable de l'identifier !

La télévision : des ignorants qui nous prennent pour des cons.

lundi 2 mars 2009

Que demander au diable ?

Grâce à certains vieux grimoires médiévaux ou renaissants destinés à l'apprenti magicien, on peut se faire une idée de ce que l'on recherchait à obtenir, alors, du pouvoir diabolique.

Eh bien, il apparaît qu'on recherche beaucoup moins le pouvoir, l'argent ou l'amour que le savoir!

Certains demandent même au diable de faire d'eux de bons médecins, juristes, théologiens ou philosophes !

Aujourd'hui que demanderait-on au diable ? Sex, celebrity, money.

Le désir de savoir est ce qui fait le plus défaut, alors que les moyens de savoir n'ont jamais été autant à notre portée.


(Source: Le Diable en procès, éd. Martine Ostorero et Etienne Anheim, Médiévales 44, Printemps 2003)


dimanche 1 mars 2009

Scéances de cinéma aléatoire

Une information que j'ai captée au vol à la radio (je ne sais plus qui, ni où): on mettrait au point un robot, capable de se promener seul dans les rues et qui aurait la faculté d'identifier la présence d'un mur pour y projeter des vieux films.

J'aime beaucoup cette idée.