jeudi 4 juin 2009

Débat des élections européennes

Je regarde en ce moment, sur le site de France Télévision le débat sur les élections européennes qui vient d'avoir lieu, dans l'émission "A vous de juger". Si l'on compare avec le débat des chefs d'il y a quelques mois, c'est le troisième millénaire ! C'est vif, intense, discourtois, explosif, insultant, subversif. Regardez l'opposition Bayrou-Cohn-Bendit ! Ils échangent des prunes. Mélanchon envoie "au diable" la modératrice, qui pète un câble assez vite, et ça tombe sur De Villiers, qui ne se laisse pas faire. Besancenot parle avec des lames. La surenchère dans l'indignation est, je l'avoue, assez délectable. Cohn-Bendit, accusé de pédophilie à demi-mots par Bayou, le traite de "minable" en le tutoyant. Auparavant, il s'était mouché bruyamment. De Villiers, dont un fils accuse l'autre de l'avoir violé, définit la fille Le Pen comme odieuse. Des gens se marrent, et c'est vrai que le spectacle est bien drôle et mon préféré, jusqu'à présent, c'est Cohn-Bendit, qui tutoie tout le monde avec des grands airs de lassitude, et se tient la tête entre les mains. Ceci dit, avec tant d'intervenants, le débat vire très souvent dans un joyeux chaos. Mélanchon qui fait remarquer que la Guyane n'est pas en Europe: très drôle, tout comme la diatribe grotesque de De Villiers contre le leader de 68 qui a "détruit la société", devant un Dany hilare.

Il faut reconnaître qu'il y a d'excellents débatteurs sur le plateau. Je les classe dans l'ordre suivant:

1. Besancenot: clair, tranchant, concis, avec toujours des exemples nets qui soulèvent l'indignation. Il arrive à être à la fois extrême et convaincant. Parfaite éthique du débat: il n'interromp jamais, mais lorsqu'il parle, son temps de parole est d'une efficacité redoutable.
2. Cohn-Bendit: sympa, bonhomme, enflammé, rigolard et pragmatique. C'est, selon moi, le meilleur pour dessiner des synergies opératoires. Une vraie vision.
3. Mélanchon: je l'ai connu plus acide; à la fois habile débateur et capable d'être très concret. Il arrive à exister très habilement, alors qu'il représente très peu en terme électoral. Excellent lorsqu'il bougonne ou qu'il agresse la journaliste.
4. Bayrou: porte des coups bas, assez indignes. Sa posture inspirée fonctionne sporadiquement, mais ne convient pas à ce type de débat. Il est entre le juge et le prédicant, ou même parfois dans la théorie du complot. Son positionnement politique est brouillé, car il veut profiter à la fois de la rhétorique de l'opposition et défendre l'Europe qu'il a construite.
5. Le Pen: elle n'est pas mauvaise, mais ses indignations sentent la recette trop souvent utilisée. Il y a quelque chose de mécanique qui lui nuit, et surtout le fait qu'elle est entourée de sacrés mauvais garçons qui la déplument dans la course à l'outrance.
6. Aubry: trop rigide, monocorde, un côté idéologue officiel qui passe mal. Sauvée par sa réponse sur la Turquie.
7.. Bertrand: trop rond, trop mou, trop faux. Il faut cependant reconnaître qu'il est seul contre tous les autres, et qu'il encaisse bien. Mais être seul est aussi un avantage dont il n'a pas profité. Hausser les épaules ne remplace pas un argument bien ciselé.
8. De Villiers. Emprunté, effacé, désservi par sa voix. Indignation ridicule; comme le dit Daniel: "Il est vieux, De Villiers". Le souffre-douleur de la classe.

La journalise, Arlette Chabot: vraiment nulle. Elle avait l'air d'une vieille peau d'institutrice chahutée.

Je me suis quand même bien amusée.

1 commentaire:

Audrey Maurice a dit…


Mille merci pour tout.
Tu es incroyable, mille bisous pour toi.
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