mercredi 30 juillet 2008

Gros cerveau commun

Je l’aime bien Renart. Premier billet un peu public sur la blogosphère, que fait-il ? Il déroule sa (longue) liste de petits amis. Cela préfigure de puissantes et profondes vues sur la société.

La sphère est comparée à un « gros cerveau commun » , quelque chose d’une absurdité terrorisante, mais qui explique bien des choses. Du moment qu’un gros cerveau quelque part pense pour nous, ça soulage, n’est-ce pas ? Pas besoin de lire Platon, Rousseau ou Heidegger, quand on aura besoin d’un digest pas trop lourd de leur pensée, on cliquera sur un lien.

Aveu de faiblesse

Ce doit être l’été, peu de choses m’indignent, à part moi-même. Pourtant, je ne céderai pas à la tentation de raconter ma vie. Je ne m’inquiète pas, il suffit que je recommence à m’intéresser aux autres, la petitesse n’est jamais loin.

mercredi 16 juillet 2008

Les gauchistes et l'ordre

Nos gauchistes ne sont plus ce qu’ils étaient. Avant, ils étaient un peu cons avec Marx, le Livre rouge ou le manuel de la guérilla urbaine de Marighella, mais au moins – certains d’eux en tous cas – sacrifiaient leur vie et leur avenir à une conviction. Surtout, pour eux, les manifestations de l’ordre, avaient des relents de classe. Il y avait quelque chose de fétide chez le voisin qui regarde par le judas, dans les feux de signalisation, dans le respect des signes de la propriété. J’aime bien contempler la petitesse de certains gauchistes d’aujourd’hui. Eux qui revendiquent une largesse de vue, la libéralité des mœurs, le métissage culturel, l’absence de frontières, je les lis souvent s’indigner du bruit du voisin, de l’incivilité dans l’autobus, d’une impolitesse, d’une critique trop vive. Ils prétendent vouloir un monde meilleur et hurlent qu’on leur a marché sur le pied. Autant tolérant dans ses discours que raidi sur son confort, ce tartuffe brandit l’idéologie du respect pour mieux cacher que ses convictions ont épousé le périmètre bouffi de son bien. Ce type me déçoit et me dégoûte.

dimanche 13 juillet 2008

Shane est encore vivant

Périodiquement, je me demande si Shane Mc Gowan est encore vivant. Je l’ai connu titubant à un concert il y dix ans, j’en étais ressortie avec plus de pulsions pour Shane que pour mon accompagnateur velléitaire. J’ai une inaltérable admiration et une tendresse infinie pour ceux qui, comme lui, ont trouvé moyen de se rendre radicalement irrécupérable au risque de se détruire, ou plutôt par une autodestruction assumée.

dimanche 6 juillet 2008

La stratégie de la mouche

Chez les macaques, comment se réconcilier sans en avoir l'air ? Grâce à la stratégie de la mouche:

"Franz de Waal a observé le manège d’un macaque rhésus. Pour susciter le contact, il faisait croire qu’il avait aperçu une mouche sur l’épaule de son rival et il profitait de l’« occasion » pour se rapprocher de lui et le débarrasser de l’insecte. Le contact était à nouveau établi. En général, le rival en question, trop heureux de faire la paix, ne refuse pas ce contact et feint lui aussi de sentir la mouche sur lui !"

(tiré du blog de Marie Muzard, Nous autres les singes, qui regarde la politique à travers le prisme de l'éthologie, les résultats sont très amusants).

vendredi 4 juillet 2008

Blessures d'amour

C'est vrai que j'ai vécu des blessures d'amour dans ma vie. Pour tout psychologue débutant, c'est une explication toute trouvée pour comprendre ce ton aigri que je prends.

Il y a un mécanisme subtil à l'oeuvre, je vous l'explique. Pléiade - cas très hypothétique - a été rejetée, elle qui aimait tant. La douleur est intense, l'ego est bafoué, l'estime de soi est à zéro. D'abord elle déprime, puis elle mange du chocolat, puis elle va s'acheter de la lingerie. Cela permet automatiquement de remonter quelques marches. Puis, les forces revenant, elle doit expulser sa colère, son ressentiment. Elle doit absolument trouver quelqu'un pour se sentir à nouveau d'une valeur un peu supérieure à l'excrément canin qu'elle vient de fouler sur la chaussée. Alors, elle s'attaque sans raison aucune, en toute malhonnêteté, à des blogueurs innocents. Dieu bénisse ces blogueurs innocents qui participent à la guérison de la blessure narcissique de Pléiade.

Tout cela pour dire qu'un de ces écrivains attaqués avec méchanceté m'a gentiment répondu et que je lui ai courageusement répondu à mon tour, en commentaire.