jeudi 11 décembre 2008

Par coeur

Aujourd'hui j'ai décidé de lutter contre la pente fatale. Celle qui fait que l'on confie de plus en plus sa mémoire à des instruments de stockage toujours plus importants, et toujours disponible, par un click.

Donc je vais apprendre par coeur, de nouveau, les grands poèmes. Sous ma douche, en voiture, quand je vais me chercher à manger à midi.

Je vais commencer par un Baudelaire (la Nature...), une ode d'Horace (Maecenas atavis), les baisers de Catulle, les erreurs de Pétrarque, un Apollinaire...

Ca va faire du bien !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Grand bien vous fasse !

Et pourquoi pas un Cavafy.

Je vous en offre deux que je sais par coeur :

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Reviens


Reviens souvent me prendre,
sensation bien-aimée, reviens me prendre -
quand la mémoire du corps se réveille,
et qu'un désir ancien tressaille dans le sang;
quand les lèvres et la peau se souviennent,
et que les mains ont de nouveau l'impression de toucher.

Reviens souvent me prendre, la nuit,
à l'heure où les lèvres et la peau se souviennent...


Constantin Cavafis
1912

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Désirs


Beaux comme des morts qui n'ont point vieilli,
enfermés au milieu des larmes dans un mausolée splendide,
le front ceint de roses et jasmins aux pieds -
tels sont les désirs qui nous ont quittés
sans s'être accomplis; sans qu'aucun n'atteigne
à une nuit de volupté ou à son lumineux matin.


Constantin Cavafis
1904

Pleiada a dit…

merci, je ne le connais pas du tout !