Je le trouve sec, étique, manquant de chair et de grâce, de sentiment. Souvent mal écrit, pas écrit, écrit trop vite, et le thème est à chier; je ne le relis pas. Il a quelque chose de judiciaire, répondant plus à des nécessités théoriques qu’à des envies. Il est moins enflammé qu’irrité, il dissémine la castigation d’une manière prévisible. Une vision du monde désenchantée contre laquelle l’ultime recours est l’aigreur juvénalienne. La sensibilité lui fait défaut, cette attention au détail vibrant qui humanise mon prochain, serait-il le plus borné sur terre. Il ne s’ouvre pas à mes mélancolies, à mes manques, aux distances insondables qui me séparent d’un bonheur qui se dérobe irrémédiablement, ni aux joies intenses qui sont les éclats bien concrets de cette grande fiction. J’ai voulu y creuser un écart radical, or on aime essentiellement par ce qui nous rapproche. J’y ai déposé un simple accident de mon être, une humeur, un vestige de ma foi en quelque chose. Je ne le désavoue pas pour autant, il est authentique dans sa partialité et fidèle à l’instance qui le produit, même s’il n’émane que d’un pli trop particulier de mon être. Je ne tiens pas à réfléchir outre mesure sur ce petit avorton, ayant déjà dû surmonter une mouvement de dégoût pour écrire le possessif dans le titre "mon blogue".
samedi 28 février 2009
Je n'aime pas mon blogue
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
1 commentaire:
J'adore votre blog. J'apprends des mots (castigation). Merci!
Enregistrer un commentaire